Ebooks : ce que veut vraiment le consommateur !

En voici quelques exemples :

  • Le prix du livre électronique sous la barre des 10 dollars.

image : Amazon

Amazon a bien compris que la seule possibilité pour faire de l’ebook un produit grand public est de passer sous la barre des 10 dollars. Les Best-sellers sur le Kindle sont d’ailleurs en grande majorité des ebooks gratuits, et tout le reste est dans une fourchette de bas prix.

Alors, oui, il est possible de dire que la demande des consommateurs n’est pas réaliste, mais elle le sera sans aucun doute pour certains acteurs.

Nulle doute que Google proposera aussi une grande collection gratuite, comme à son habitude, et qui sait, un financement par la publicité.

Enfin, Apple pourrait se positionner efficacement avec une stratégie déjà utilisée pour les applications Iphone qui se sont elles-mêmes adaptées à l’offre et à la demande ainsi que la concurrence….

La baisse des prix étant inexorable, il faut trouver des solutions plutôt que penser qu’on pourra continuer sur un modèle économique qui est désormais dépassé.

  • Des lecteurs plus adaptés aux usages modernes

Amazon seul semble pouvoir vraiment réussir dans l’ebook avec un lecteur noir et blanc de première génération, grâce à une offre de contenu séduisante, et une stratégie bien en place.

image : propeller

Mais pour 90% des autres marques qui proposent des lecteurs noir et blanc, ce sera un échec cuisant. La raison est que les consommateurs n’en veulent pas. Ils veulent la couleur, la vidéo, l’accès à internet, consulter leurs emails…. Et même si elle est inutile pour lire, c’est bien le consommateur qui décide, car c’est lui qui achète. Les technologies évoluent d’ailleurs très vite pour combler cette demande.

Et surtout, on voit bien que le porte monnaie du consommateur ne peut plus absorber les derniers gadgets à la mode. Il faut donc un objet polyvalent qui permettra d’aller sur internet, regarder des vidéos, et bien sûr de lire des livres.

C’est ce que cherchent à faire les tablettes tactiles, et peut-être l’hypothétique tablette Apple. Le consommateur pourrait ainsi trouver le couteau suisse multimédia qu’il demande.

Mais ce que n’ont pas vu beaucoup de stratèges, c’est que ce couteau suisse est encore plus intéressant lorsqu’il ne nécessite aucun investissement. Et c’est désormais possible, car les gadgets high-tech comportent de plus en plus d’écrans, et peuvent être mis à jour.

Les smartphones, les netbooks, et même les consoles de jeux intègrent désormais la possibilité de lire des ebooks. On verra sûrement rapidement les GPS integrés avoir ce genre de fonction pour occuper son temps dans les bouchons, ou les appareils photo permettre cette fonction. A terme, tout ce qui comporte un écran de taille décente pourra intégrer un lecteur d’ebooks.

  • D’autres types de contenus

Beaucoup de lecteurs se demandent bien quel est l’intérêt de lire sur écran ce qu’on peut lire sur du vrai papier. La réponse est en réalité peu convaincante pour l’instant lorsqu’il s’agit de livres proposés en version numérique. Même le prix n’est pas un argument, puisqu’il est équivalent ou presque. Et il faut payer un lecteur en plus….

Selon moi, le véritable intérêt de l’ebook est de proposer des choses qui n’existent pas dans l’édition traditionnelle. Une offre plus personnalisée, plus proche des attentes de chacun, voilà qui intéresserait le consommateur. L’édition doit être généraliste pour vendre au plus grand nombre. Contrairement au livre, l’ebook peut se permettre d’être spécialiste. Les possibilités sont illimitées. Toucher un public potentiel de quelques milliers de lecteurs est suffisant pour beaucoup d’auteurs, pas pour un éditeur.

Il faut aussi tenir compte de la demande croissante de lecture « pratique ». L’ebook est une occasion de voir enfin traités des sujets très spécialisés, sur le sujet qui vous intéresse.

Un ebook sur le sujet « Comment utiliser twitter et facebook pour faire des rencontres » serait pas exemple un sujet tout à fait possible au format ebook, et très peu probable au format livre. L’ebook deviendrait une prolongation d’internet et des blogs, au lieu d’être une pâle copie des livres….

Et il faut aussi savoir sortir du cadre du livre : la presse et les magazines sont, contrairement aux ebooks, très attendus par les utilisateurs. Mais ça fait longtemps que les consommateurs l’expriment, et très peu de temps que les industriels l’ont compris (voir l’exemple du lecteur Skiff)

La preuve que c’est bien la demande le consommateur : le succès et le buzz autour du service instapaper, qui permet de mettre en « mémoire » vos articles préférés lorsque vous surfez sur internet et de les lire plus tard sur votre lecteur d’ebooks.

Bref lorsqu’on aura compris que ces appareils sont faits pour lire, mais pas uniquement des livres, on aura compris un peu mieux ce qu’attend le consommateur.

En conclusion :

Le commerce a changé, et on dirait que seules les jeunes sociétés ou des géants Américains font l’effort d’écouter le consommateur. On dirait malheureusement qu’en France, on est encore à l’ère où on critique le consommateur dans ses envies : envie de gratuité, de télécharger illégalement, envie de nouveauté…..et on essaie de le contraindre à « bien penser », car on arrive plus à le séduire.

J’avoue que par moments, je me demande pourquoi une telle obstination à ne pas écouter les utilisateurs. C’est à la fois une voie difficile, car cela remet en question des modèles anciens, difficiles à faire bouger, mais c’est aussi une voie qui explique le succès des grands géants d’aujourd’hui, qu’ils s’appellent Apple, Amazon, Google, et bien d’autres…..toute l’information est là : il suffit de tendre l’oreille…