La lecture numérique pas encore assez « Sexy »

Il n’y a pas que le contenu dans la vie….

Au milieu des débats compliqués entre encre électronique, technologies d’écrans, offres de contenus, problèmes de DRM, prix du livre numérique, on oublie parfois le consommateur, et son envie. Et pour convaincre le futur consommateur de lire numérique, il faut avant tout un objet qui fait rêver.


Alors que j’étais en train d’écrire sur le succès du Kindle 3, un appareil pourtant équipé d’un écran à encre électronique à l’ère des tablettes, et que je réfléchissais aux raisons de son succès, la lecture du dernier billet de Lionel Davoust (que je cite ci-dessous) m’a donné un élément de réponse supplémentaire : le Kindle 3 est « Sexy ». On a envie de l’avoir avec soi, c’est un bel objet, il est branché.

Morceau choisi :

« Apple vous donne envie. Apple vous explique qu’avoir un iPod, c’est la liberté, c’est jeune, c’est cool ; Apple vous garantit qu’utiliser un Mac est facile, et en plus ça fait classe dans le salon. Apple vous vend un ordinateur portable pas forcément génial, mais il est plat, putain, tu te rends compte ? Il est plat ! C’est dingue (le MacBook Air).

Qui fait ça avec le livre électronique ? Personne – à part Amazon….. »

Ce n’est qu’un tout petit extrait, et je vous recommande vraiment de lire le billet en entier.

Bien que ce billet ne parle pas que de ça, je me suis concentré sur l’importance de proposer des produits « Sexy » pour faire décoller le secteur du livre numérique.

Y a t’il un rapport entre « Sexy » et ventes dans le domaine des ebooks ? Bien sûr…

  • Le Nook Color avec son écran LCD ? Sexy, un succès fou.
  • L’iPad ? Sexy aussi, un des appareils les plus utilisés pour les ebooks.
  • Le Kindle 3 ? Sexy. Des ventes record !
  • L’encre électronique noir et blanc ? Pas sexy !
  • Ces présentoirs avec des appareils même pas allumés ? Pas sexy du tout….

De la même façon, pourquoi annonce t’on déjà le succès des ebooks augmentés, intégrant du multimédia, de la couleur, des enrichissements ?

Pourquoi tous les fabricants s’investissent-ils dans l’encre électronique couleur alors que les livres actuels sont en noir et blanc ?

Comment un lecteur équipé d’un écran LCD arrive à écraser la concurrence alors qu’il est moins confortable pour les yeux ?

Pourquoi des pages qui tournent, un gadget, sont devenues un nouvel enjeu ?

Je pourrais continuer longtemps, tout simplement parce qu’aujourd’hui, le consommateur est habitué à vouloir un beau produit, et pas simplement à acheter des fonctionnalités. Et en réalité, la plupart des utilisateurs se contrefichent des avantages procurés par telle ou telle technologie, des notions qui intéressent surtout les experts qui en débattent et quelques passionnés qui en ont d’ailleurs bien le droit.

Mais pour beaucoup d’utilisateurs potentiels qui ne passent pas au livre numérique, la raison est que ni l’expérience de lecture proposée ni les appareils ne font rêver.

Le vrai problème, c’est donc de rendre la lecture numérique attirante.

La méthode Hanvon pour nous donner envie de lire…

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Le consommateur littéraire traditionnel n’a pas besoin des ebooks : il est content du papier, il fonctionne, et il sera toujours là demain, quoi qu’on en dise. C’est donc au consommateur technophile (qui peut aussi être littéraire, nous sommes d’accord), qu’il faut donc s’adresser.

Or pour le consommateur technophile, ce qui est proposé aujourd’hui ressemble bien souvent à une mauvaise blague : pourquoi lire des suites de lignes en gris, sans espaces ni illustrations, sur des machines tristounettes, équipées d’un écran noir et blanc qui semble dater de l’époque des premiers ordinateurs ?

Alors, bien sûr, il ne faut pas caricaturer, et résumer l’avenir de l’ebook a une simple question de design ou de marketing. Bien sûr, le confort, les prix des ebooks, la qualité éditoriale, le confort de nos yeux, la protection de notre modèle culturel, la question des protections à l’ère du piratage, tout cela est passionnant..mais il faut avant tout que les consommateurs aient envie d’acheter les appareils de lecture.

Et ce que soulève Lionel Davoust dans son billet est essentiel : il sera très facile de vendre les contenus une fois que les utilisateurs auront acheté l’appareil. Pourquoi croyez-vous que le Kindle est vendu aussi peu cher ?

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le blog de Lionel Davoust