Avec iBooks 1.2, Apple dévoile peut-être un peu plus sa stratégie pour l’avenir…
iBooks 1.2 vient d’être annoncé avec une petite révolution : la prise en charge des livres illustrés, un pan important de la production de livres, jusqu’ici inaccessible. Loin d’être une simple nouveauté, iBooks 1.2 est une nouvelle étape dans une stratégie pour dominer le marché des ebooks couleur….
Les armes d’Apple…
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’iBooks est en retard sur ses grands concurrents pour ce qui est du nombre d’ouvrages en catalogue. En France, c’est l’inverse, car il y a des ouvrages Français disponibles, et en nombre, alors que ce n’est le cas pour les concurrents américains.
Mais à l’échelle mondiale en tout cas, difficile de rattraper Amazon ou Google. Alors que peut faire Apple ?
Mettre les concurrents d’iBooks dehors ?
C’est une hypothèse crédible, mais on ne saura que fin Juin si iBooks régnera ou pas en maître sur l’iPad. Personne ne sait encore si Apple ira jusqu’au bout de ses « nouvelles » conditions in-app. Ces dernières donnent à Apple le droit de refuser une application de lecture (entre autres) qui ne proposera pas le paiement depuis l’application mais seulement hors application.
Sony en a fait les frais avec une application refusée, Amazon a mis à jour son application sans rien modifier, manifestement sans que l’application Kindle n’ait été éjectée.
Une solution de rechange que tous les acteurs doivent étudier à l’heure actuelle est de proposer une solution utilisable depuis un navigateur, dont celui de l’iPad, sans être pour autant une application. On parle de « WebApp » . C’est d’ailleurs la solution qui vient d’être mise en place par l’application readability. Amazon pourrait en faire autant, avec son outil « Kindle for the web » .
Se battre sur son terrain : la couleur et le multimédia
Apple a-t-il un plan pour devenir n°1 des ebooks « nouvelle génération » ? Je le crois fermement.
Après tout, qui a décidé courant décembre de classer les ebooks homothétiques dans la catégorie « autres », estimant qu’ils ne pouvaient pas être considérés comme des nouveautés ? Et avec 3 catégories : « nouveautés », « exclusivement numérique », et « autres », le positionnement d’iBooks me semble assez clair.
J’en avais parlé plus en détails dans : « Apple change-t-il de stratégie sur les ebooks ? »
Le but est clair : faire d’iBooks LE catalogue de référence pour les ebooks enrichis, à coupler avec la tablette référence. Pour cela il faudra d’abord rattraper son retard sur les applications, 15 x plus utilisées qu’iBooks pour lire des livres numériques.
Et maintenant, cap sur les livres illustrés
C’est au tour des livres illustrés de faire leur apparition sur iBooks. Pas encore totalement des ebooks enrichis (mais pas incompatibles), ils bénéficient de la souplesse de l’application iBooks pour proposer une expérience nouvelle, que ne peuvent pas encore proposer les concurrents.
HarperCollins, Hachette, Penguin, Pan Macmillan, Canongate and Simon & Schuster sont donc déjà de la partie et proposent désormais des contenus d’un nouveau genre, avec des illustrations pleine page.
La présentation guidée d’iBooks sur l’iPad 2 montre d’ailleurs la nouveauté. Plutôt convaincant, en effet.
En tout cas, il est certain qu’iBooks aurait tout intérêt à jouer cette carte alors que les concurrents auront du mal à partir dans cette direction alors que leur catalogue est pour l’instant massivement orienté vers le livre homothétique et que leurs appareils de lecture à encre électronique ne sont pas compatibles avec cette « vision » du livre.
La vision à moyen et long terme me semble en effet une fois de plus d’un réalisme indiscutable. Alors que tout le monde se bat sur le livre homothétique, Apple mise peut-être tout sur la prochaine génération d’ebooks.
Et vous, vous en pensez quoi ? Ibooks sera-t-il le catalogue de référence pour la génération prochaine d’ebooks ?