Manifestement, il y a quelques problèmes pour accorder ses boules de Cristal… | |
Pour Sony, dans 5 ans, le numérique sera passé devant le papier. Pour Arnaud Nourry, de chez Hachette, ce sera plutôt 15% à terme….On se croirait devant les chiffres des manifestations. Et si tout simplement chacun voyait midi à sa porte ? |
SONY voit le numérique devant le papier dans 5 ans.
Des estimations impressionnantes devant lesquels la prudence s’impose. Car Sony vient en effet d’annoncer un partenariat avec le n°2 Japonais des Télécom pour créer une plateforme de distribution de contenus, et bien sûr, le groupe a très intérêt à ce que ce scénario se produise.
L’objectif pour Sony ? Devenir le fournisseur d’ebooks, journaux, magazines…pour tous les appareils mobiles de demain (tablettes, lecteurs ebooks, smartphones….). Après tout, c’est bien vu, il faudra bien alimenter ces machines en contenus. Sony parie donc sur le fait que le numérique va tout chambouler, et les chiffre avancés ressemblent plus à leurs espoirs qu’à des études sérieuses. Mais il y a un point sur lequel je rejoins complètement Sony : le marché des ebooks a dépassé le point de non-retour. L’ebook fera partie de notre quotidien désormais, et voilà un acteur qui l’a bien compris. |
Chez Hachette, on parie plutôt sur 15% du marché.Un chiffre presque extraordinaire dans le monde de l’édition. Un certain nombre d’éditeurs a longtemps parié que l’ebook ne marcherait pas (jusqu’à il y a quelques mois pour certains). De ce point de vue, Hachette fait partie des plus dynamiques, et des premiers à avoir pris le virage numérique. Alors pourquoi donc le PDG d’Hachette lui-même voit-il le marché du numérique plafonner à seulement 15% à terme ? A mon avis, la prudence est de mise, mais c’est peut-être aussi le reflet d’une vision de l’édition dans laquelle l’espoir est que le livre restera toujours la norme. Mais si 15% est un chiffre idéal pour à la fois conquérir un nouveau marché (le numérique), sans tuer la source de revenus principale (le livre), les choses ne se passeront peut-être pas comme ça.
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Alors qui a raison, au final ?Les choses ne se posent pas en ces termes, car nul ne le sait vraiment. Mais je pense en tout cas que les chiffres de ceux qui font l’offre sont par nature orientés, et déformés par leur propre vision des choses. L’avenir n’est pas tout tracé, et on sait à quel point le « consommateur » est finalement un grand mystère. Il y a beaucoup de variables qui vont jouer dans les 5 années qui viennent : les prix, la place de l’auto-édition, l’arrivée de nouveaux éditeurs, les stratégies de géants comme Google, Sony, Amazon, Apple, l’attachement réel au papier….rien n’est encore totalement tracé pour la place du livre numérique de demain. Moi, je parierais volontiers sur un modèle mixte, avec un livre numérique majoritaire à terme, avec des prix très bas, et avec une option pour acheter à la demande une version papier de très belle qualité pour les livres qu’on aura vraiment aimés. Le retour du beau livre papier, grâce au numérique ! Parce que quitte à sortir la boule de Cristal, autant que ça soit sympa… |