Un peu comme au Japon, d’ailleurs….
Les débats vont bon train en europe concernant le livre numérique : meilleur appareil de lecture, technologies d’écran, fatigue visuelle, meilleur format, droits d’auteur, DRM, prix unIque…et pendant ce temps là, en Chine, le smartphone est en train de remplacer le livre. Un succès incroyable, et rapide…
On estime ainsi qu’il y aurait 200 millions de personnes qui liraient des livres numériques, soit d’ailleurs 25% des personnes qui lisent. Un chiffre qui ferait rêver n’importe quel éditeur Français…
Un article de l’Irish Times
C’est Clifford Coonan, journaliste pour l’irish Times, qui décrit ce qu’il a perçu dans le métro qu’il prenait en Chine à Beijing : tout le monde est derrière son smartphone. Jusqu’ici, on pourrait trouver des ressemblances avec ce qui se passe dans de nombreux métros mondiaux. Sauf que dans ce cas précis, comme l’explique le journaliste, il y a de fortes chances pour que la personne devant lui soit en train de lire….un livre.
L’idéogramme : l’ami du smartphone
Le Chinois est composé d’idéogrammes, des symboles qui pour la même place qu’un caractère contiennent beaucoup plus d’informations. Résultat : contrairement à nous, les Chinois peuvent sur de petites surfaces comme l’écran d’un smartphone lire plus que nous. Cela pourrait d’ailleurs en partie expliquer que c’est au Japon que jusqu’ici, la lecture sur smartphone était la plus développée.
On peut d’ailleurs faire un parrallèle entre anglais et Français, notre langue nécessitant plus de mots pour recouvrir certaines réalités. Faire les titres de ce blog serait par exemple beaucoup plus facile en Anglais.
Bref, pour les Chinois, lire sur un smartphone serait plus adapté que pour nous.
Des auteurs qui proposent leurs ouvrages gratuitement
Nous avons nous aussi des ouvrages gratuits disponibles. Mais la plupart du temps, ces ouvrages ne sont gratuits que parce que ce sont des classiques, devenus libres de droit. A l’inverse, en Chine, des milliers d’auteurs ont choisi la gratuité pour se faire connaître, et cela donne accès à un immense catalogue de nouvelles, souvent courtes, et donc contemporaines et gratuites.
Le succès de certains auteurs, le rachat de droits ensuite pour le cinéma, tout cela semble inciter de plus en plus d’auteurs à faire le pari du gratuit, même si pour la plupart, le nombre de lecteurs est limité. Bref, on est face à un modèle économique totalement différent, où la gratuité de la version numérique pourrait un jour devenir la norme.
Un nouveau type de littérature est né
Lire sur smartphone est une expérience particulière. Personnellement, j’adore ça, alors que je connais peu de monde qui apprécie. Chacun son truc. Mais en Chine, les auteurs ont compris qu’il était nécessaire de proposer des nouvelles courtes, un mode de littérature plus adapté à une lecture fragmentée. C’est un nouveau type de littérature qui est donc en train de naître, plus direct, plus court, et avec ses propres codes.
Un enseignement pour nous ?
Ouverture d’esprit, adaptation rapide, modèle économique différent….la Chine semble, comme dans d’autres domaines, changer plus rapidement que nous.
Mais ce phénomène arrive aussi ici. Aux Etats-unis, Amazon, Apple, Barnes & Noble, Kobo….Les investissement opérés par tous les grands acteurs pour proposer des applications pour smartphones montrent une chose : ce phénomène existe aussi, et il prend de l’ampleur ! Autre preuve que cela ne concerne pas que les Etats-Unis : l’application FnacBook pour iPhone, sortie juste aussitôt le FnacBook, et une application pour android à venir…
Et qu’on aime ou pas cette idée, le smartphone fait partie des lecteurs numériques, au même titre que les readers ou que les tablettes.
Source : Irish Times