Amazon et les ebooks
Le concept d’Amazon et du Kindle reposent entièrement sur les ebooks (cela pourrait par contre changer avec l’arrivée d’un Kindle AppStore).
Amazon a donc besoin que les utilisateurs soient attachés à sa plateforme, et fait tous les efforts en ce sens, allant jusqu’à créer l’application Kindle pour PC, Kindle pour iPhone, et Kindle pour iPad (?).
Vu ainsi, on comprend pourquoi Amazon est prêt à « vendre à perte » des ebooks pour conquérir le marché.
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Apple et ses appareils
Apple est sur un principe différent, puisqu’ils font la majorité de leurs bénéfices sur les ventes de matériel.
Les revenus tirés des iTunes et autres Appstores sont secondaires, le but de ces magasins étant de vendre du matériel.
Je pense que cette vision doit néanmoins être modérée désormais, avec l’Appstore qui génère lui-même énormément de ventes d’applications.
Ce qui était peut-être vrai pour l’iTunes l’est sûrement moins pour l’iPhone, et la stratégie pour l’iBooks store est sûrement pensée pour être très rentable, sinon les ebooks auraient été intégrés à l’iTunes, comme cela va être fait pour les vidéos.
Les éditeurs et les livres
La grande crainte (justifiée) des éditeurs est celle d’une dévaluation de la valeur des livres, avec des prix trop bas, et une répercussion possible ensuite sur toute la chaîne du livre, même papier. D’où pour ces éditeurs la recherche de solutions…
A ce moment, l’arrivée d’Apple est très attendue sur ce marché puisque la technologie, et la réputation sont à l’avantage d’Apple, et que les éditeurs voient dans leur puissance de vente une solution pour toucher un public beaucoup plus vaste (tout comme l’iPod a boosté mieux que toute autre solution le téléchargement de musique légale).
Quant à la technologie, l’écran LCD d’Apple, considéré un temps par les analystes comme une erreur, a été en réalité un coup de maître qui a donné à l’encre électronique un immense coup de vieux. En face du epaper, le LCD permet couleur, vidéo, image, jeux vidéo, applications, et j’en passe….bref, bien plus que la simple lecture d’ebooks.
Voilà donc Amazon avec un lecteur dépassé entre les mains, et qui n’a plus qu’ à préparer un prochain Kindle (tactile et couleur ?)….
La stratégie d’Apple…
Il ne manquait donc que le petit coup de pouce de Steve Job pour tout faire basculer, en proposant simplement aux éditeurs de fixer leurs propres prix plutôt que de laisser dévaluer leurs produits, et de redevenir ainsi maîtres de leur destinée….
Amazon devait resister et l’a fait, car le prix psychologique était le dernier argument pour faire basculer l’ebook dans le marché grand public et surtout garder la main sur « leur » marché. Mais les éditeurs, Macmillan le premier, suivi de HarperCollins, puis de Hachette, ont décidé d’imposer aussi leurs prix à Amazon, qui a du céder, sous peine de se retrouver sans catalogue.
Il n’aura donc fallu que quelques jours après l’annonce de l’iPad pour que l’appareil (le kindle), et le modèle de prix à 9,99 $, les 2 arguments centraux d’Amazon, soient balayés.
Amazon a t’il déjà perdu la bataille ?
Espérons que non, car le remplacement d’une domination par une autre n’aurait rien de bon pour le consommateur. Il faut de l’équilibre. Pour l’instant, Amazon détenait 90 % du domaine « ebooks », et il est en passe de perdre beaucoup.
Reste à voir si le rachat récent de TouchCo par Amazon est une réaction à l’iPad, ou si le passage à une technologie plus moderne était prévu de longue date ?
Amazon n’a sûrement pas abattu toutes ses cartes….
Source : Gizmodo