Le seul point sur lequel les éditeurs peuvent donc encore négocier, c’est donc sur la vente de leur catalogue actuel. Ce catalogue intéresse les géants de l’ebook. C’est sur ce point qu’il reste possible de négocier. Les éditeurs doivent donc réinventer un métier dans lequel ils seront utiles aux nouveaux géants du secteur. En cas de blocage, Sony, Amazon, Apple et Google préparent d’ailleurs déjà l’avenir sans les éditeurs….tous ont ouvert leur catalogue aux auteurs et sont prêts à rémunérer ceux-ci directement.
Il faudrait donc un changement complet d’attitude du monde du livre pour s’en sortir. Il faudra nécessairement offrir mieux aux auteurs et aux utilisateurs que ce que ces géants proposent. Et là, j’avoue mon pessimisme.
La réaction récente des grands groupes, soutenus par une initiative gouvernementale, de créer une plateforme commune est une bonne idée. Et il faudrait bien sûr baisser la TVA sur les livres électroniques….Mais n’est-il pas déjà trop tard face aux offres qui vont arriver, à prix beaucoup plus compétitifs ?
Il aurait en effet fallu se positionner il y a des années déjà, quand les éditeurs français avaient encore des cartes en main, une vraie crédibilité, et la capacité de lutter à armes égales avec les géants. Mais ils ont pris le livre électronique à la légère dès le début. Il y a encore peu, certains disaient que ça ne marcherait jamais.
Et demain ?
Apple et sa tablette arrivent apparemment et d’autres grands acteurs suivront pour concurrencer Amazon. D’ici un an ou deux, le tsunami numérique sera passé. L’offre se sera peut-être stabilisée et structurée autour de 2 ou 3 grands acteurs; le monde de l’édition aura complètement muté, l’auto-édition aura bénéficié des hésitations des maisons d’édition et alimentera une belle proportion des catalogues, les matériels auront vu leur prix baisser, et les technologies seront matures.
Le consommateur sera alors là, mais les cartes auront sûrement été redistribuées.