Pourquoi les DRM seront encore moins efficaces avec les livres…

C’est la méthode la plus rapide, qui consiste à passer un livre papier au scanner. Selon le matériel utilisé, il faudra de quelques minutes à quelques heures pour scanner un ouvrage. Au final, une suite d’images des pages, comme les livres numérisés proposés par Google. Ce genre de scan est suffisant pour lire sur ordinateur ou sur une tablette, mais ne permet pas le très appréciable « reflow » que propose le format ePub, c’est à dire l’adaptation automatique du texte à la largeur de l’écran. Pas non plus de possibilité de modifier la taille des polices.

Pour pouvoir bénéficier de ces avantages, et de ce confort, il faut en passer par d’autres étapes…l’utilisation d’un logiciel OCR (de reconnaissance optique des caractères) étant nécessaire pour recréer un fichier éditable.

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Le scan couplé à la reconnaissance de caractères…

La technique n’a rien d’incroyable ni de compliqué. Il suffit après avoir scanné un document de le soumettre à un logiciel de reconnaissance de caractères comme on en trouve maintenant avec la plupart des imprimantes vendues sur le marché, puis de l’éditer et d’effectuer les corrections manuelles des inévitables erreurs de numérisation avec les outils appropriés.

La dernière partie est un énorme travail de correction, de re-mise en page, et de mise au format voulu, comme le format ePub. Un travail énorme, mais possible en moins d’une journée ! (Pour en savoir beaucoup plus sur le sujet, je vous conseille ce billet d’Hubert Guillaud).

Bien sûr, Mr tout le monde ne se transformera pas en « pirate » parce qu’il a un scanner, mais pour des utilisateurs motivés par l’idée de « partager avec la communauté », le travail est loin d’être insurmontable.

La mise en place d’un système à très grande échelle par une communauté qui veut mettre à disposition du public ces fichiers est tout à fait imaginable.

Quelle solution reste t’il alors pour éviter le piratage ?

Une offre légale attractive, bien sûr. Aucune mesure de protection n’arrivera à la cheville de cette option, qui bien sûr ne sera pas une arme absolue contre le piratage. Mais la seule option viable consiste à rendre l’acte d’achat plus « confortable » que l’acte de pirater. Hadopi l’a compris aussi, mais de manière inversée, puisque son but est de rendre le piratage moins confortable.

Pour les professionnels du livre, trouver une offre attractive pour des consommateurs habitués à la gratuité peut certes sembler insurmontable, mais il sera bien plus compliqué encore d’essayer d’endiguer le piratage avec des protections techniques qui sont systématiquement contournées à peine sorties.

La seule gêne est donc pour le consommateur honnête, qui lui doit supporter ces protections qui compliquent l’utilisation des fichiers, alors que ceux qui téléchargent les versions illégales n’ont plus à s’en soucier. Preuve de cette prise de conscience, Adobe vient d’assouplir (un peu) son système de protection en repassant par la bonne vieille méthode du mot de passe.

Si le sujet vous intéresse, je vous recommande ces billets:

  • Le controversé « Comment retirer facilement les DRM d’un livre numérique au format ePub » (Nokto (clément Bourgoin))
  • « Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages » (Blog de Charles Kermalek)
  • « Levée de bouclier de libraires contre les DRM ! » (Le fond des poches)
  • « DRM : ne dégoûtons pas les acheteurs de livres numériques » (Aldus2006)
  • « EBOOK : ne refaisons pas les mêmes erreurs » (Korben)
  • « L’association l’April dénonce l’emploi toujours croissant de DRM » (Actualitté)
  • « Stop aux DRM » (la feuille)

A ceux que j’ai oublié de citer, n’hésitez pas à m’envoyer un lien dans les commentaires…