Des protections illusoires sur internet.Nous vivons actuellement dans un modèle entre 2 opposés : l’ouverture et la protection. Mais à l’ère numérique, les protections n’opèrent plus aussi efficacement qu’avant. On le voit bien quand il s’agit de protections DRM, mais cela est aussi vrai dans le domaine des ebooks, comme on a pu le voir cette semaine encore avec la baisse des prix des Kindle, Nook et Sony. |
La loi de l’offre et de la demande version internetInternet permet à des millions de personnes de consommer. Mais en 1 clic, ces personnes sont loin, parties à jamais pour une offre plus alléchante. Google l’a bien compris et ouvrira au maximum les possibilités de Google éditions pour séduire les internautes : maximum de gratuité, absence de DRM (normalement), disponibilité sur de multiples appareils….. Apple a compris aussi que l’internaute n’est pas fidèle, et fidélise ses clients avec des machines superbes, mais fermées pour que les utilisateurs n’aillent pas voir ailleurs. Un seul constat s’impose: les deux entreprises sont parmi les plus prospères au monde, et chacune a ses qualités et défauts. Concernant le prix du livre numérique La volonté de certains acteurs de fixer des prix hauts, de maintenir des marges élevées, de contrôler le marché et faire respecter les droits d’auteur sont bien évidemment compréhensibles, mais en réalité totalement illusoires. Elles sont basées sur des raisonnements inadaptés à internet et ses règles propres, ainsi qu’à la peur de perdre le contrôle. Certes, le modèle d’agence Américain, ou encore notre loi sur le prix unique du livre existent, et certains aimeraient d’ailleurs l’étendre au livre numérique, mais sur internet, c’est l’internaute qui a le pouvoir et qui fixe les prix. D’ailleurs, les derniers chiffres d’Amazon le prouvent : la tendance est à la baisse des prix, car les éditeurs et auteurs ont constaté que les ventes s’envolent avec des prix bas, que le maximum « toléré » est de 12,99 $ pour des nouveautés, et enfin qu’au dessus, on ne vend rien, ou presque. Résultat, c’est le règne des promotions exceptionnelles ! Et avec le mouvement qui a décidé de lancer le boycott des ebooks tarifés au dessus de 9,99 $, et les moyens sur internet pour fédérer de tels mouvements, le rapport des forces est inégal, mais bien du côté des utilisateurs. |
Il y a toujours une alternative…Si les choses restent en l’état concernant les prix, vous pouvez être certain que cet espace ne restera pas libre longtemps. Internet est comme la nature, il n’aime pas le vide. Il y a une demande ? Il y aura une offre, soyez en sûr. Alors bien sûr, les grands éditeurs pourront contrôler les prix et décider de vendre cher, mais il y aura en face de nouveaux acteurs qui proposeront des alternatives, tout en étant plus en phase avec la demande des utilisateurs. Peut-être que ces nouveaux acteurs seront de petits éditeurs, plus ouverts d’esprit, plus modernes et flexibles, ou encore un groupement organisé et fédéré de personnes en auto-édition, ou que de nouveaux concepts naîtront…de tels projets sont d’ailleurs déjà en marche. Il y a peu de temps, on m’a dit que je me trompais sur les lecteurs et que ça mettrait des années à passer sous les 200 $. 6 mois plus tard, on est déjà passé sous la barre des 150 $. Idem pour l’iPad, risible en tant que lecteur d’ebooks à cause de son écran LCD. Là encore, c’est l’utilisateur qui a tranché. |
Image : CC Great Beyond via flickr |
Se battre contre la demande est illusoire. Essayer d’y répondre est plus réaliste, malgré les difficultés ! Reste à trouver comment faire pour que cela aboutisse à un modèle économique viable pour tous. Je ne fais que constater l’évolution des choses, et pas la souhaiter. Le mieux serait bien sûr que l’ensemble de la chaîne du livre, incluant libraires, éditeurs et auteurs, soit préservée. Mais est-ce seulement possible ? |