Là, il va falloir lâcher du leste chez Apple
Depuis peu, Apple serre la vis aux éditeurs de contenus, au point qu’on peut imaginer que certains éditeurs de presse et d’ebooks pourraient choisir de se passer d’iOs. Les conditions d’Apple sont en effet le reflet de son quasi-monopole. Mais Google a décidé de changer la donne…
Le positionnement de Google est d’ailleurs relativement simple et pourrait être résumé ainsi : « tout ce qu’Apple vous refuse, nous allons vous le donner ». Google a simplement choisi de répondre aux doléances des éditeurs concernant Apple. Une stratégie simple, mais efficace.
Eric Schmidt a expliqué que les 10% de commission servaient simplement à couvrir leurs frais….qu’il est évident que les éditeurs doivent avoir l’information sur leurs usagers, que le but est de créer un système ouvert, etc…, une générosité dont le but est bien sûr de taper un grand coup sur Apple, tout en récupérant les éditeurs de contenus pour leur propre plateforme.
Enfin un système d’abonnement
Apple l’a sorti juste avant Google, certainement sous la pression de l’arrivée de ce dernier. Google a simplement attendu qu’Apple annonce son système d’abonnement, et a montré son offre concurrente dès le lendemain. Google One Pass, accessible au Canada, en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni et aux US, est un véritable missile adressé à Apple.
Des conditions plus avantageuses
Alors qu’Apple propose 70% de commission à l’éditeur, Google va tout simplement en proposer 90% avec son système Pass media. Le chiffre de 10% est souvent avancé par les éditeurs de presse comme étant le chiffre magique auquel la relation est gagnant-gagnant.
Google estime donc à 10% son rôle d’apporteur d’affaires, mais va plus loin en offrant un vrai système de service.
Mais en plus, alors qu’Apple garde le contrôle de la relation avec le client, Google propose que l’éditeur garde toutes les données utilisateur pour lui. Cette donnée est essentielle.
Avec Apple, l’éditeur pourra aussi proposer d’aller s’abonner en dehors de l’application, et dans ce cas récupérer les données. Mais pour cela, il devra sortir de l’application, et parcourir les étapes de l’inscription, du système de paiement, etc…alors que si l’utilisateur achète depuis l’application, un clic suffit.
Pas d’obligation de proposer du payant
Apple vient de signifier aux éditeurs de presse qui proposaient leur application gratuite pour ceux qui achetaient aussi la version papier ou s’abonnaient à leur version en ligne que cette pratique était interdite. Apple considère que c’est une manière de profiter de la plateforme et d’offrir quelque chose à ses consommateurs en contournant les commissions.
Google se veut décidément très généreux face à son rival Apple, et le service permettra donc aux éditeurs de proposer ce qu’interdit précisément Apple, à savoir donner accès gratuitement à la version numérique pour les abonnés papier.
Il sera aussi possible de proposer des achats à l’unité, par groupements de numéros, par pack, etc…tout en choisissant librement le prix exact.
Une consultation beaucoup plus ouverte des contenus achetés
Pour l’éditeur, la solution proposée ne se résume pas à l’accès à la plateforme android market. Elle permet aussi d’utiliser Google comme solution de service pour gérer la monétisation de leur site, en rendant par exemple une partie du site payante. La solution peut aussi être utilisée dans les applications de l’android market, mais n’est pas limitée à cet aspect.
Pas besoin d’un appareil sous iOs pour consulter le contenu acheté chez Google. Il sera possible de consulter son contenu depuis un navigateur (et un compte Google bien sûr). Et ça, ça fait une sacrée différence.
Le choix des systèmes de paiement
Si sur Apple, il n’y a pas le choix, les éditeurs qui utilisent déjà des systèmes de paiement autres (comme Paypal par exemple) pourront continuer à la faire. Google Checkout sera là pour les autres, et sera un choix plutôt cohérent pour toute personne créant un compte Google. Mais la liberté sera laissée aux éditeurs.
En conclusion…
Pour la première fois, la guerre Google-Apple pourrait vraiment tourner à l’avantage de Google, qui doit encore prouver sa capacité à générer à terme autant de ventes qu’Apple. Son offre devrait néanmoins séduire la majorité des éditeurs.
Apple va certainement devoir modifier son positionnement et gagner en souplesse.
Les éditeurs de contenu se retrouvent en tout cas en quelques jours avec le choix entre deux solutions, alors qu’aucune n’était proposée jusque là.
Il sera maintenant intéressant de voir si Google va être aussi agressif sur les ebooks et proposer des nouveautés pour attirer les distributeurs d’ebooks pour qui l’ultimatum d’Apple expire le 31 mars.