Un rachat stratégique qui soulève quelques questions…
Quand on est Google et qu’on veut faire évoluer un de ses produits, il suffit de racheter une entreprise qui fait déjà ce qu’on aimerait savoir faire. Dans le domaine des ebooks, c’est la même chose. Google a donc choisi d’en racheter une au nom sans équivoque : « eBook Technologies ». Mais pour quoi faire exactement ?
Ce que l’on sait :
La page d’accueil du site dit assez peu de choses en dehors de la page d’accueil qui annonce fièrement que l’entreprise vient d’être acquise par Google. Le site semble avoir été globalement « nettoyé » de ses contenus pour des raisons que l’on peut comprendre.
Le cadre est néanmoins posé par l’annonce en bas du site, dans laquelle on peut voir que : « Travailler avec Google permettra d’améliorer notre désir de fournir une expérience de lecture de première classe sur les tablettes qui arrivent, les lecteurs d’ebooks et autres appareils portables. »
L’entreprise est manifestement très compétente dans ce qu’elle propose, à savoir un ensemble de services complexes, couvrant toute la chaîne de distribution d’ebooks, et allant de la publication de contenus à sa distribution sécurisée, en passant par la création de readers.
On peut envisager plusieurs scénarios concernant ce rachat. Mais tout ceci n’est bien sûr qu’hypothèses…
Scénario n°1 : développer sa gamme de readers
A priori, pas la peine de s’attarder sur ce scénario. On peut en effet raisonnablement penser que ce ne sont pas les appareils de lecture qui intéressent Google, ceux-ci semblant complètement dépassés et plus vraiment développés (source : Techcrunch).
Scénario n°2 : améliorer l’expérience utilisateur
C’est semblerait-il un des points forts d’Ebook Technologies, qui proposerait une expérience intégrée et manifestement très réussie au niveau de l’expérience utilisateur, particulièrement immersive (toujours selon l’article de Techcrunch). Google a en effet tout intérêt à faire évoluer son interface de lecture, et l’a parfaitement compris si on se fie à la démonstration d’android 3 Honeycomb, où la lecture des Google Ebooks avait l’air plutôt proche de ce que propose iBooks. Le progrès est notable par rapport aux solutions proposées avant.
Scénario n°3 : Développer son outil d’auto-publication
Un des points forts de cette entreprise est dans la transformation automatisée de contenus de documents sous un format qui permet ensuite de le distribuer directement. On sait qu’Amazon, Apple ou Barnes & Noble, et aussi Google ont des outils qui permettent de facilement être publié. On sait que sur ce point, Google a de longs délais entre envoi des documents et diffusion. Le processus n’est donc manifestement pas totalement efficace. Cela pourrait donc être un des enjeux de ce rachat.
Quel scénario privilégier ?
Peut-être aucun finalement, Google ayant peut-être cherché à acquérir une entreprise ayant un savoir-faire le plus large possible, ce qui est manifestement le cas pour cette entreprise. Il se servira certainement dans tous les cas de l’ensemble des savoir-faire à sa disposition. Mais si on devait privilégier un scénario, je pencherais plus pour un gros travail sur l’interface ou sur l’outil d’auto-publication.
Reste que le scénario de l’amélioration de l’expérience utilisateur est celui le plus en phase avec l’annonce faite sur le site : « …fournir une expérience de lecture de première classe sur les tablettes qui arrivent, les lecteurs d’ebooks et autres appareils portables. »
On attend impatiemment de voir ce que ça donnera….