Un petit point s’imposait…
Devant le déferlement de nouveautés en termes de matériel et de technologies, il est parfois difficile de s’y retrouver. Si maintenant on sait que l’ebook est bien là, et qu’il va prendre sa place, la vraie question est peut-être de savoir comment chacun de nous, en tant que lecteur, pourra expérimenter l’ebook demain.
Les lecteurs d’ebooks à encre électronique
Ce sont les appareils du type Kindle, Nook, Cybook Orizon, Sony reader, Fnacbook, Oyo….ils ont tous comme point commun d’utiliser la technologie d’encre électronique. La situation est compliquée pour ces appareils qui ont du mal à trouver leur public, surtout en France où les prix restent élevés, et où le marché démarre à peine.
L’avenir, s’il n’est pas totalement bouché, est quand même obscurci par de nombreux concurrents. Quelques marques arrivent à sortir leur épingle du jeu, avec des readers très aboutis, et des prix très bas, comme c’est par exemple le cas du Kindle. Mais l’encre électronique évolue, et se dirige vers la haute définition et la couleur actuellement.
Et dans 1 an ?
A mon avis, loin d’être enterré, le lecteur d’ebooks à encre électronique va certainement concerner un plus petit nombre d’appareils (le grand nettoyage a d’ailleurs bien commencé, et laissé seulement quelques survivants). Les meilleurs appareils de leur catégorie viseront une clientèle très exigeante sur la qualité de l’écran de lecture, et proposeront une qualité et un confort visuel qui ne pourront plus être égalés par les autres appareils. La couleur et la haute définition seront de la partie, et la vitesse de rafraîchissement n’aura plus rien à voir avec celle actuelle. La comparaison avec les tablettes aura cessé.
Les lecteurs d’ebooks LCD
On n’attendait pas automatiquement un succès pour ce genre d’appareils. Certes, il y a des échecs, comme apparemment le Literati, mais il y a aussi des succès aux états-unis, comme le Pandigital Novel et surtout, le Nook Color, qui rencontre un succès très important.
Il semble qu’entre le confort de lecture proposé par l’encre électronique, et les possibilités « tablettes » et la vitesse offerts par le LCD, une partie de la population préfère clairement le choix d’un appareil LCD.
Et dans 1 an ?
Il y aura une offre bas de gamme et une offre haut de gamme à mon avis. Pour la première, la baisse des prix a déjà commencé. De nombreux appareils arrivent avec des prix plancher, et pourraient séduire un public au budget limité, mais qui veut un appareil qui fait un peu de lecture et un peu de tablette. Je pense que ces appareils seront les lecteurs MP3 génériques de demain. L’industrie du livre numérique a d’ailleurs intérêt à pousser en ce sens, car il faudra alimenter ces appareils en contenus.
Du côté de l’offre haut de gamme, des appareils comme le Nook Color ont marché très fort, mais il y avait seulement l’encre électronique à concurrencer. Avec l’arrivée des écrans Mirasol ou Liquavista, ils devront être soit beaucoup moins cher, soit adopter ces écrans, mais ne devraient pas être perturbés en 2011.
A mon avis, l’écran LCD rétro-éclairé n’est qu’une solution de lecture temporaire, mais il pourrait encore tenir quelques années, le temps que les écrans sans rétro-éclairage soient la norme pour lire.
Les lecteurs d’ebooks utilisant une nouvelle génération d’écrans
On regarde beaucoup de ce côté depuis quelques temps. Pixel Qi, Mirasol, Liquavista (qui vient d’être racheté par Samsung) sont les 3 grands noms que l’on surveille actuellement. Si le premier propose une solution pour passer du LCD couleur au noir et blanc utilisable en extérieur, les deux autres solutions s’apprêtent à proposer la couleur dans une expérience de lecture plus confortable pour les yeux. Et ils sont utilisables en toute condition de luminosité.
Et dans 1 an ?
Ces acteurs ont tout simplement prévu d’envahir le marché des écrans, et leurs investissement colossaux montrent qu’il y a une vraie attente des consommateurs. A mon avis, si les produits ne déçoivent pas une fois commercialisés, ce qui est le risque n°1, la vitesse d’adoption dépendra exclusivement des prix pratiqués.
Si les écrans sont trop chers, les lecteurs attendront, et dans le cas contraire, j’imagine que le succès sera total et massif. Mais dans un an, ce sera seulement, au mieux, le début de la commercialisation de masse…
Les tablettes tactiles de 5 à 7 pouces
Toutes les tablettes ne sont pas adaptées à la mobilité. Certains fabricants ont donc misé sur des tailles inférieures à 7 pouces (dell propose par exemple un modèle 5 pouces), alors que la taille de 7 pouces semble être une bonne taille pour les tablettes mobiles. Samsung et sa Galaxy Tab ont montré le potentiel d’un appareil réussi dans ce format, plus adapté à la mobilité que le format 10 pouces.
Et dans 1 an ?
Je pense que le format 7 pouces et le format 10 pouces seront les deux normes. L’avenir d’appareils plus petits est à mon avis compromis. Les tablettes 7 pouces pourraient par contre souffrir à plus long terme si le développement de lecteurs d’ebooks couleur dans le même format se répand, et si les prix pratiqués sont inférieurs. C’est déjà le cas si on compare le Nook Color et la Galaxy Tab (sur le plan de la lecture d’ebooks, bien entendu).
Les tablettes tactiles 10 pouces
Ces tablettes sont celles comme l’iPad ou la Xoom, mais aussi l’adam ou des dizaines d’autres tablettes qui sont arrivées ou arriveront bientôt. On oublie souvent que ce format est bien adapté à une lecture « de salon », dans un format de pages confortable, mais si on oublie pas que le poids de la tablette interdit une utilisation à une main.
Elles sont à mon avis un des outils les moins optimisés pour la lecture des ebooks, du fait de leur poids et de leur encombrement important. Pourtant, l’expérience de lecture, si on reste dans le cadre d’une utilisation à la maison, peut être formidable.
Et dans 1 an ?
Elles continueront d’évoluer, et je pense qu’elles proposeront les interfaces de lecture les plus abouties, comme c’est le cas aujourd’hui pour iBooks. On voit bien que Google ebooks prépare ce genre d’expérience utilisateur. Leur grande taille seront leur premier atout, et leur second atout sera à mon avis un taux d’équipement des ménages de plus en plus important.
Les smartphones
Les smartphones sont un des lecteurs les plus utilisés, et qui progressent le plus. Les fabricants ne s’y sont pas trompés, et développent tous des applications pour smartphones, que ce soit sous iOs, android, Windows Phone ou blackberry.
Les utilisateurs, malgré la petite taille de l’écran apprécient la mobilité offerte, et le fait de ne pas avoir à acheter un appareil dédié.
Mais tout cela pourrait bien changer avec les appareils double écran qui arrivent. Le premier vient tout juste d’être annoncé chez Kyocera, et proposera deux écrans sur son smartphone.
Et dans 1 an ?
Pour la lecture, il n’y aura pas photo : il y aura les appareils à double écran, et les autres, bien que ceux-ci ne devraient pas se généraliser dans l’année. Si le smartphone mono-écran pourra toujours être utilisé, toute personne réellement intéressée par la lecture d’ebooks s’intéressera plutôt aux solutions double-écran, à moins d’être déjà attachée à une marque particulière.
Mais même sur les smartphones mono-écran, je pense que le développement de la lecture des ebooks va continuer à s’accélérer énormément. Les évolutions des applications pourraient nous surprendre dans les mois qui viennent…
L’ordinateur
L’ordinateur est toujours là, sous sa forme tour, portable ou netbook. Certes, les temps sont durs pour lui, mais cela se confirme surtout pour la consultation de contenus de type ebooks. L’ordinateur reste à ce jour l’appareil le plus utilisé pour consulter des ebooks.
Et dans un an ?
Je n’arrive pas à imaginer qu’il restera une place pour les ebooks sur ordinateur, tant la mobilité manque. A mon avis, la place de la lecture sur ordinateur va tout doucement décliner dans les années qui viennent.
Et l’offre de livres numériques ?
On ne peut pas opposer contenu et appareils à mon avis. Sans appareils de lecture, les contenus n’intéresseront personne, et sans les contenus, les appareils de lecture ne serviront à rien.
Il faudra donc résoudre dans l’année qui vient un des freins majeurs au développement de de la lecture numérique : une offre du contenu digne de ce nom, et à un prix convaincant.
Dans le cas contraire, il est probable que les outils de lecture se vendront quand même, mais les consommateurs pourraient être tentés de s’approvisionner ailleurs, et pas toujours de manière légale…