Ipsos a fait son enquête…
Le livre numérique, on en parle…mais quelle proportion d’entre nous connaît vraiment ? Qui en lit ? Souvent ? Sur quoi ? Les questions sont plus nombreuses que les réponses, faute de chiffres précis. Heureusement, quelques chiffres viennent parfois nous éclairer sur la réalité du phénomène dans l’hexagone…
Une étude Ipsos / Livre Hebdo
L’étude a été faite par Ipsos entre le 21 janvier et le 7 février 2011. Elle a été effectuée auprès de 3.032 constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
Crédit images : Ipsos
61% des Français ont entendu parler de livre numérique
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C’est un chiffre en nette progression puisque lors du dernier sondage, effectué en Septembre 2009, seuls 47% des Français déclaraient en avoir entendu parler. Le chiffre est plutôt logique, et correspond logiquement à la considération croissante de ce sujet par les médias. Les tablettes, ipad en tête, ont certainement aussi joué leur rôle, tout comme le lancement du FnacBook.
8% des Français ont lu un livre numérique cette année
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C’est une progression apparemment lente, mais qui reflète aussi le peu de choix mis à la disposition des lecteurs aujourd’hui, que ce soit en termes de matériel, et en termes de catalogue. Dans les deux cas, les prix son perçus comme trop hauts, et beaucoup d’utilisateurs attendent d’en savoir plus. Là encore, le taux d’équipements en tablettes devrait changer la donne.
Il faut aussi prendre en compte les résistances naturelles liées au passage à un nouveau support. Le changement est pour le moins de taille, surtout dans notre culture attachée au papier. Le livre numérique est encore perçu par la plupart des Français comme inférieur au papier, ce qui explique ces chiffres en partie. Les plus jeunes, habitués aux écrans, sont plus ouverts au numérique.
Il faudra donc des années pour que tout cela prenne forme, que les mentalités évoluent, que le matériel de lecture arrive à maturité, et que de nouveaux types d’écrans, plus en phase avec la demande du consommateur, arrivent sur le marché.
Sur quel matériel lit-on ?
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Sans surprise, le duo ordinateur fixe et ordinateur portable reste n°1 du TOP 5, et on voit d’ailleurs très bien dans le schéma ci-dessus que les lecteurs lisent avant tout sur les appareils qu’ils possèdent déjà.
On voit d’ailleurs l’importance du smartphone en tant que lecteur d’ebooks, un phénomène en croissance constante, lié à la simplicité et à la mobilité du support. Les tablettes sont avant dernières, du fait de leur jeunesse, et le lecteur d’ebooks à encre électronique est bon dernier.
Ce classement ne devrait selon moi pas changer beaucoup dans les années qui viennent, même si bien sûr les 2 premiers perdront inexorablement leur place au profit des smartphones, tablettes et lecteurs d’ebooks.
Il faudra voir ce que donneront les nouveaux appareils en préparation du côté des lecteurs, une fois que la couleur et les nouvelles technologies d’écrans seront commercialisées et surtout démocratisées.
D’autres données intéressantes :
Sur le site Ipsos, on peut lire le résumé suivant :
Les lecteurs actuels sont plutôt jeunes, CSP+, plus parisiens mais aussi grands lecteurs de livres papier. La majorité (50%) n’a lu qu’un seul livre et seulement en partie. Les livres lus sont en premier lieu des livres scientifiques ou techniques (24%), des livres pratiques (22%), des livres sur l’histoire (16%). Les premières motivations pour la lecture du livre numérique sont le transport facile de plusieurs livres (21%) et l’accès facile et instantané aux livres recherchés (16%). Les premiers freins : une lecture sur écran fatigante (30%) et l’absence de contact physique avec le livre (23%). Et 65% des français âgés de 15 ans et plus sont tout à fait d’accord pour dire que le livre papier restera toujours le principal support du livre (89% ST d’accord).
En conclusion, voici un rapport qui confirme ce qu’on peut observer sur le terrain, à savoir que l’offre numérique, qu’il s’agisse de matériel ou de catalogue n’a pas encore touché son public, que la lecture est plus fragmentée qu’avant, et que les livres pratiques sont plus consultés que les livres plus littéraires (ce qui est assez logique au vu de la population concernée, et dans un mode de lecture fragmenté).
On lit sur le matériel qu’on a déjà sous la main en général, et les lecteurs ne se sont pas rués sur le livre numérique.
On pourrait presque conclure que nous n’en sommes qu’au tout début…
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