L’ebook n’est pas la seule révolution apportée par la numérisation….
Alors que le monde du livre est déjà fortement mis à mal par le livre numérique, l’impression à la demande à la portée « de tous » pourrait elle aussi venir modifier le paysage, tout en s’intégrant logiquement dans la logique du numérique. L’Expresso Book Machine est un des premiers signes de ce changement…
La machine à faire des livres…
L’Expresso Book Machine est une machine incroyable, qui est capable d’imprimer les pages à partir d’un fichier, de les couper, les assembler dans l’ordre, coller, créer la couverture, et proposer un ouvrage terminé, le tout (presque) sans aucune intervention humaine.
Le concept a tout de suite beaucoup fait parler de lui, mais maintenant, l’étape suivante est franchie, avec l’arrivée de ces machines dans certaines librairies de New-York.
Que peut faire une librairie avec cette machine ?
- Proposer plus de 4 millions de titres, dont beaucoup issus des numérisations de Google,
- Proposer des ouvrages rares ou qui ne sont plus proposés en librairie,
- Eviter les problèmes de stocks,
- Permettre d’accéder à des ouvrages qui ne sont pas issus de l’édition.
Et pourquoi pas un jour proche, proposer aussi les ouvrages issus des catalogues d’ebooks.
Est-ce que ça marche bien ?
J’ai pu lire ici un test d’impression effectué à New-York, et qui a manifestement enthousiasmé le testeur, qui a ainsi pu faire imprimer un classique libre de droit issu du catalogue Google.
Après une première impression où le titre sur la tranche du livre était légèrement décentré, une seconde impression a été lancée, cette fois-ci parfaite.
On y apprend aussi qu’il faut compter à peu près 10 minutes pour l’impression et que le coût était de 17 dollars pour l’ouvrage choisi, soit le prix de la version papier ailleurs. Mais le coût du fichier numérique était nul (ouvrage libre de droit). Encore un peu cher donc pour imprimer un ebook payant…
Plus d’infos sur l’Expresso Book Machine.
Transformer ses « ebooks » en version papier : l’avenir ?
Pourquoi pas ? La photographie numérique donne un bon point de comparaison. Alors qu’elle devait signer la fin de l’impression des photos, cela n’a pas été le cas. Les acteurs de l’impression photo ont changé, et de nouveaux produits sont apparus, comme le livre-photo. La même chose pourrait finalement avoir lieu avec le livre. L’impression permettrait ainsi de mettre au format papier ses ebooks préférés.
Encore faudrait-il pour cela que le prix de l’impression et des ebooks baisse de manière importante. A ce moment, on pourrait alors non seulement lire des ouvrages qui n’étaient pas accessibles auparavant, mais aussi les imprimer alors qu’ils n’étaient pas disponibles en version papier.
Sur la plan technique, rien de très compliqué. Au départ, tous les fichiers sont numériques. Que ce soit un ebook ou que ce soit un fichier Word, peu importe, c’est un fichier numérique, qui ne prend pas de place, et peut même être directement imprimé depuis internet.
Si les libraires pourraient apprécier de ne pas être exclus de la chaîne numérique, les imprimeurs cette fois-ci pourraient moins apprécier le concept.
Et dans le futur ?
On pourra peut-être télécharger une version numérique, et payer un supplément pour avoir la version papier. On pourrait même imaginer commander son livre depuis l’ebook lui-même, et aller le chercher quelques minutes plus tard dans la librairie la plus proche ou celle de son choix. En proposant un prix réduit si l’ebook a été acheté chez le libraire, celui-ci se retrouverait intégré dans le processus dès le début.
L’Expresso Book Machine ne restera peut-être pas indéfiniment la seule sur le marché. D’autres acteurs proposeront peut-être mieux, moins cher, et ce genre d’approche pourrait alors se démocratiser.
En suivant cette logique, d’ici quelques années, il sera possible de commander n’importe quel ouvrage à un distributeur automatique qui fabriquera le livre en direct…
Tout d’un coup, ça fait moins rêver !